Les facettes du déni(s) 



Singulier ou pluriel


Au singulier, le déni est aveuglement. Les enfants ne sentent pas la douleur. Au pluriel, il renvoit à ce que l’on ne veut ni voir, ni sentir, ni reconnaître, chez soi ou chez l’autre. “Mais non, tu n’as pas faim, ce n’est pas encore l’heure ! 
Au singulier, c’est une expérience. Au pluriel, ce sont les aspects de la réalité que nous occultons. 

Protecteur ou ravageur


Le déni permet de protéger sa pudeur, sa fierté ou son intimité. Il permet aussi de protéger celles des autres. Faire comme si l’on n’avait ni vu ni entendu. 
Mais il devient ravageur quand il est outil de manipulation, dans la volonté de contrôler ou de séduire quelqu’un, que je considère alors comme un objet. Sous prétexte d’horaire à respecter, ignorer les besoins de l’autre.

Ponctuel ou chronique


Le déni peut être ponctuel et circonstanciel. Éviter de se sentir impuissants face à l’urgence de changer de mode de vie.
Lorsque ce malaise est partagé par la communauté, le déni devient chronique et systémique. Exemple des climato-sceptiques qui sont dans un déni complet du danger.


Binaire ou multiple


D’un côté, ce serait l’illusion d’un tout-ou-rien binaire où le déni offre la stabilité. La morale, avec ses jugements de bien ou de mal et ses conclusions. 
De l’autre, une infinité de variations avec émotions, désirs, ambivalences et paradoxes. Ici alors, le déni permet un aménagement personnel face aux épreuves de la vie. Qui peut imaginer les surprises dans l’aventure de la parentalité ?

Conscient ou inconscient


C’est à la sortie d’un déni que je peux m’avouer qu’une petite voix me mettait en garde alors.  “J’avais bien déjà trouvé bizarre que ...” 
Je peux le qualifier d’inconscient lorsqu’il émerge au détour d’un secret et donne du sens à mes choix passés. “Avais-je donc si peur d’être déloyal à mes parents ?” 

Volontaire ou involontaire


Le déni peut être volontaire. Pour entamer un chemin de grande randonnée, je fais le choix d’oublier les risques d’ampoules, de fatigue etc. Ou alors involontaire quand il révèle un manque d’anticipation, d’expérience ou de connaissance de la réalité. À mi-chemin, surprise, des trombes d’eau !


Quand nous protestons Le Déni, ça suffit ! nous dénonçons un aveuglement devenu criminel à force d’être partagé et renforcé par des discours politiques, juridiques ou psychologiques, alors qu’il est synonyme d’irresponsabilité et source d’impunité.